Nuit persane raconte par quel cheminement inattendu et dramatique le jeune Mathieu, qui découvre au Lycée français de Téhéran un univers d’abord faussement familier, va soulever le voile d’un pays inconnu et fascinant. Derrière toutes ces découvertes, celle de l’injustice politique et sociale, de la guerre secrète, mais aussi de la culture si riche de l’Iran, c’est la rencontre avec Leyli qui s’imposera à lui. Et cette jeune Iranienne, férue de littérature française, va l’emporter très loin, vers l’inconnu et vers l’amour. Mais l’amour peut-il survivre à une Révolution ?
» Un premier roman riche de promesses : Nuit persane est un récit initiatique où la violence et la douceur composent un cruel concerto »
OUEST-FRANCE
Quel a été le déclic pour écrire Nuit persane ?
Un rêve ! Je débarquais à nouveau à l’aéroport de Téhéran durant l’été 1977, avec les amis et la famille que, pour la plupart, je n’ai jamais revus depuis. Et tout était incroyablement précis, réel, scintillant, comme certains rêvent réussissent à nous en offrir l’expérience. Ce qui était magique, c’est que je connaissais la suite de ce qui allait m’arriver, et arriver à ce pays, et j’allais pouvoir tout revivre en pleine conscience pourrait-on dire… Je me suis réveillé avec un sentiment de joie intense. Et j’ai compris que je devais écrire cette histoire. Et que, si je réussissais, mon lecteur serait comme le rêveur : il pourrait tout éprouver de ce moment historique, tout revivre avec une émotion renforcée par la dimension tragique de ce qui avait eu lieu depuis. Extrait de l’interview @Lettres Persanes – Septembre 2018
critiques du roman Nuit persane
Les formes contemporaines (réseaux sociaux et blogs de lectrices) qui viennent renouveler la critique littéraire m’ont beaucoup intéressé, et souvent permis d’interagir de manière passionnante sur Mathieu et Leyli, l’histoire de l’Iran et son peuple…
Par exemple dans La Cause Littéraire, seule critique à avoir perçu que Nuit persane est la tentative par Mathieu de redonner vie au vrai roman, celui que voulait écrire Leyli… Le site ActuaLitté est très riche aussi, comme le coup de coeur d’Osez les Livres ! qui m’a ensuite invité pour une longue interview littéraire comme on n’en fait plus. Le OFF DES AUTEURS est pour sa part remarquablement inventif et à suivre donc ! (27K de vues)
rencontres
Merci aux très nombreuses invitations ! Je retiens les débats savants dans la légendaire librairie Tiers-Mythe, rue Cujas à Paris en novembre 2017, avec Ahmad Salamatian, témoin exceptionnel de ces événements. L’intense émotion avec d’anciens camarades de Leyli et Mathieu du Lycée Râzi de 1976-1978 (!) à Lyon à la librairie Terres des Hommes en avril 2018 et même avec des professeurs de l’époque, parmi les 250 personnes venues à la librairie Kléber à Strasbourg… Recevoir la visite d’un personnage de roman est exceptionnel, non ? Claire Brière-Blanchet nous a rejoints à la superbe librairie Utopiran en septembre 2018 pour nous expliquer ce qu’elle avait vu alors à Téhéran, avec Michel Foucault entre autres, ce que raconte Nuit persane…
interviews
Peut-on déterminer un thème principal dans votre travail de romancier(e) ?
Oui, ce serait certainement l’exil. Mathieu est exilé en Iran, non parce qu’il a quitté la France, mais parce qu’au bout d’un moment il ne peut plus y retourner. Une inscription profonde l’a relié définitivement à l’Iran. L’exil, qu’est-ce que c’est ? Le passage d’un monde à l’autre, la renaissance dans une autre langue, le sacrifice du passé pour se (re)construire. Cela me fascine. C’est exemplairement celui des migrants, celui des réfugiés, mais aussi celui de l’artiste, et peut-être même de toute personne ! A l’exil, la rupture et la différence, répond le rapprochement des êtres, par delà les malentendus culturels ou idéologiques. La Révolution radicalise les positions, c’est son côté passionnant, tout paraît tranché et net. Or si j’aime que mes personnages s’affrontent, comme Mathieu et son père par exemple, je crois beaucoup au pouvoir du roman d’éviter les simplifications, de rapprocher les personnes, de comprendre les êtres sans les juger.
tables rondes
Les tables rondes, en plus de faire parler les livres entre eux, permettent de nouer de très belles amitiés… A la librairie Kléber de Strasbourg, 250 personnes pour nous écouter, mon ami l’écrivain Javad Djavahéry et moi, qui remercions chaleureusement pour son accueil, et son sens du débat, Syamak Agha Babaei ! Le Festival Rue des Livres à Rennes m’a invité à une lecture croisée avec Jean-Pierre Le Dantec et son Disparu, et partager des moments de plaisir précieux avec Claire Berest, Ysabelle Lacamp et Dominique Barbéris (entre autres)..
conférences
La Journée des Auteurs (2017) de Sciences Po Paris m’a permis, en plus de passer une journée avec les auteurs à succès (Christophe Ono-dit-Biot à ma gauche, Olivier Guez de l’autre côté, François-Henri Désérable en face), de faire la rencontre de Marie Royal. Cette jeune étudiante de Sciences Po a poursuivi son histoire avec l’Iran en réalisant en décembre 2018 un travail de groupe. HOW I RAN AWAY propose un jeu de plateau pour plonger dans la Révolution iranienne selon différents point de vue, comme une réflexion appliquée à la question de la Mémoire historique. Je suis heureux que Nuit persane l’ait accompagnée dans sa réflexion, ainsi que ses camarades…