Chansons (aidées par IA), sur toutes les plateformes !
SS
Un passage du fameux Discours de la Servitude volontaire (1576) me semble d’une actualité vitale.
La Boétie y reprend un récit de l’Antiquité : les Grecs défendent leur territoire envahi par l’Empire perse, supérieur par l’effet de masse et les moyens militaires. Deux émissaires vont rencontrer un des généraux qui les assiègent. Il les accueille dans son palais luxueux en leur disant « Si vous acceptiez la tutelle de mon Roi, voyez comme vous seriez traités, vous auriez un tel palais et une ville à vous ! ». Les Grecs lui répondent que c’est un bon conseil venant de quelqu’un qui connaît ces avantages.
» Le bien que tu nous promets, tu l’as essayé, mais celui dont nous jouissons, tu ne sais ce que c’est : tu as éprouvé la faveur du roi ; mais de la liberté, quel goût elle a, combien elle est douce, tu n’en sais rien. Or, si tu en avais tâté, toi-même tu nous conseillerais de la défendre, non pas avec la lance et l’écu, mais avec les dents et les ongles ».
Tirée des Suppliantes d’Eschyle (au programme des prépas 2025), voici une sublime déclaration du roi Pélasgos au héraut débarqué pour tirer les 50 cousines par les cheveux. Elle survient après avoir écouté la prière des Suppliantes, attendu que se dessine sa « pensée profonde », et fait voter le peuple…
Il y a 2500 ans, vraiment, il utilise nos mots les plus contemporains, tout neufs semble-t-il ? Il parle vraiment de consentement, avec en plus la justesse d’ajouter « si elles y consentent de bon cœur » qui est la seule manière de lever l’ambiguïté qui résiste à cette notion (sans liberté de refuser, le consentement ne vaut rien)…
« Ces femmes, tu les emmèneras, si elles y consentent de bon cœur, quand tu auras, pour les convaincre, trouvé de pieuses raisons. Par un vote unanime, le peuple argien l’a proclamé sans appel : jamais il n’abandonnera à la violence une troupe de femmes ».